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Transport, la logistique du dernier kilomètre

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Transport, la logistique du dernier kilomètre

Logistique : le constat est sévère, le dernier kilomètre est le plus coûteux. À l'échelle nationale, il pèse environ 20 % du trafic, occupe 30 % de la voirie et se trouve à l'origine de 25 % des émissions de gaz à effet de serre !

Le Jan 26, 2023

Transport, la logistique du dernier kilomètre

Le constat est sévère : le dernier kilomètre est le plus coûteux. À l’échelle nationale, il pèse environ 20 % du trafic, occupe 30 % de la voirie et se trouve être à l’origine de 25 % des émissions de gaz à effet de serre, selon les chiffres publiés par le Comité d’analyse stratégique. Au fur et à mesure que le produit se rapproche de son destinataire final, le coût unitaire de transport augmente et arrive donc à son apogée au cours du dernier kilomètre. Si les premiers kilomètres sont bien maîtrisés (flux tendus entre stocks et centres de livraison), les coûts unitaires de transports sont souvent les plus élevés quand on se rapproche du client final. C’est le « défi du dernier kilomètre » auquel se confrontent de nombreux logisticiens et leurs clients e-marchands, notamment.

Le e-commerce rapide et exigeant

Aujourd’hui de nombreuses solutions se mettent en place pour limiter les conséquences négatives de ce dernier kilomètre. Car qui dit e-commerce dit livraison et l’achat en ligne, ce qui  génère aujourd’hui 80 % du volume de colis livrés. Et c’est là l’une des problématiques principales pour les nouveaux  acteurs du commerce. D’autant plus que l’express (livraison en 24/48h) est en train de s’imposer comme un véritable argument de vente et devient presque un standard.  Il faut donc mettre en place des solutions efficaces et nouvelles pour à la fois satisfaire cette exigence de rapidité et de service « non stop ».

Plus propre

À une époque où l’on parle de plus en plus de faire la chasse aux gaz à effet de serre, le transport de marchandises participe à hauteur de 25 % aux émissions de CO2 en ville. En particulier dans les grandes agglomérations. A  Paris par exemple un véhicule en circulation sur cinq livre des marchandises. Pour le limiter, de nombreuses pistes sont explorées. En effet, le dernier kilomètre a probablement connu plus de transformations en trois ans que lors des trois dernières décennies. Et il est fort probable que les années qui viennent verront la poursuite de cette mutation et l’apparition de nouveaux modèles.

Le point relais est le second mode de livraison privilégié par les cyber-clients. Selon l’Ifop, 50 % des internautes utilisent les points relais comme mode de livraison principal. Ils représentent un avantage certain sur le plan économique puisque ce système limite le nombre d’arrêts des livreurs (15 arrêts en moyenne pour les points relais contre 50 pour les livraisons à domicile). La livraison en point relais est donc moins coûteuse que la livraison à domicile et elle a également un impact environnemental positif.

La mutualisation du fret

D’après Stéphane Layani qui s’exprimait sur e-RSE, la plateforme du RSE  et de l’engagement durable, le premier levier d’amélioration est la mutualisation, c’est-à-dire la livraison de plusieurs commerces de bouche ou restaurants par un seul camion. Or, aujourd’hui, seulement un quart des livraisons est effectué pour compte d’autrui.

Le deuxième levier est le remplacement des véhicules diesel par des utilitaires électriques et, encore mieux, par l’auto-partage de véhicules propres. Une voiture en auto-partage remplace neuf véhicules et libère huit places de stationnement. La création d’ ELU (espace logistique urbain) permet également de massifier les livraisons vers un espace central, situé en ville, duquel repartent ensuite de petits véhicules propres, comme l’a fait Chronopost sur son site de Beaugrenelle ou de la place de la Concorde. La Semmaris et les entreprises présentes à Rungis continuent de suivre de près les projets d’ELU. Mais la Semmaris a mis en place une bourse de fret privée ouverte directement aux commissionnaires de transport.

Le service permet aux transporteurs d’anticiper leurs rechargements en annonçant la présence de leurs véhicules et aux commissionnaires de consulter les annonces de véhicules disponibles, mais également de déposer des offres de marchandises. L’enjeu est d’importance car chaque année, 2,6 millions de tonnes de produits sont livrées à Rungis, dont 1,5 Mt sur le marché physique et 1,1 Mt sur les zones d’activités logistiques.

Un fort développement en vue

Le volume de colis continuera d’augmenter au rythme de 20% par an.Il faudra donc trouver des solutions pour éviter que le dernier kilomètre ne devienne une catastrophe environnementale. L’e-commerce augmentera, mais aussi les livraisons en magasins, de plus en plus atomisées et des formes hybrides de flux de marchandises découlant de la logique d’omni-canal.
Les flux continueront à s’accélérer. Le segment du Jour J (commande le matin et livraison le soir), encore marginal, représentera probablement 20 ou 25 % du marché. Les livraisons en flux tendus au départ des points de vente (ship-from-store) se généraliseront faisant du magasin le principal réseau d’espaces logistiques urbains. Le prix du dernier kilomètre continuera à baisser car la valeur du dernier kilomètre est essentiellement commerciale.

Seule la route termine la course

Depuis une dizaine d’années, de nombreuses initiatives tendent en effet à privilégier des modes de transport moins polluants pour limiter la pollution atmosphérique. Mais le rail, l’aérien et le fluvial sont évidemment inefficaces pour des livraisons en direct chez le détaillant ou le particulier. La livraison à domicile est donc devenue un créneau très porteur pour le transport routier.

Si l’on a pu voir récemment des tests grandeur nature de livraison de petits colis en ayant recours à un drone, nous sommes encore loin de livrer des palettes ou des containers par ce mode et il est encore impossible de se priver du transport routier. Mais les professionnels réfléchissent et créent  d’autres alternatives à la livraison urbaine traditionnelle. Par exemple, the Green Link qui propose la gestion du dernier kilomètre 100 % éco-responsable via une cinquantaine de triporteurs électriques, plus de 80 éco-livreurs et trois centres de tri dans Paris intramuros. Et compte tenu de la politique de la ville, il y a fort à parier, qu’à l’horizon 2025, seuls les camions électriques ou hybrides auront le droit d’entrer dans la capitale !

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